ZONE ROUGE
Zone Rouge project is an artistic project combining architectural products and sounds by international artists on the 1st World War Battlefields in Verdun (F).
Zone Rouge is a Francois Martig & Emilie Roi's project
Image : Alex Aach
Sound : Francois Martig
Editing : Frederic Fisher
produced in 2014
_______________________________________________________________________________
The Zone Rouge (Red Zone) is a huge sound project. It is the name given to about 1,200 square kilometres (460 sq mi) of land in northeastern France that was physically and environmentally destroyed during the First World War. Because of hundreds of thousands of human and animal corpses and millions of unexploded ordnance that contaminated the land, some activities in the area such as housing, farming or forestry, were temporarily or permanently forbidden after the war by French law. Some towns were never permitted to be
rebuilt.
Restrictions in the zone rouge still exist today although the controlled areas have been greatly reduced.
In contrast, cities like Verdun are hot spots for military tourism today and have unknown stories to tell. As a post-war decree, Germany gave France Black Pine trees to help reforest the land around Verdun. Currently this forest is 17 000 acres and known for its cheap timber, despite a small part of it is also remaining as a ground for commemoration.
From 2007 Francois Martig is invested on this sound project and works with architects, sound artists, curator, forestry agents, etc... to develop sound architectures on the 1st world war battle fields in relation with landscapes, and of course, the History.
--
Zone rouge porte sur ces zones de terres irrécupérables dues aux combats sanglants de la guerre 1914-1918. La présence de milliers de cadavres et de millions de munitions non explosées a obligé l’état français à classer 17000 ha meusiens parmi 120000 ha en zone rouge, zone non exploitable.
Ainsi, suite à la première guerre mondiale, le paysage classique lorrain fait de cultures, de prairies et de vergers est devenu un paysage boisé principalement de pins noir d’Autriche et d’épicéas donnés par l’Allemagne à la France en guise de dommage d’indemnité de guerre. Cette réparation va à la fois permettre de reconstruire un sol alors totalement bouleversé et éviter la reprise des cultures devenues dangereuses.
Cette immense sapinière va ombrager le sol empêchant la prolifération de ronces, de broussailles et laissera visibles les constructions durant des décennies (tranchées, boyaux de communications, etc.) Ces forêts artificielles sont donc des marques très précises de l’après guerre et sont représentatives
de cette nature qui s’est adaptée à ce territoire détruit et pollué.
On n’imaginait pas il y a un siècle qu’une biodiversité si riche allait se développer pour finalement être classée forêt d’exception®. Aujourd’hui, plus de 90 ans après la fin des hostilités, de nouvelles problématiques apparaissent quant à ces lieux de mémoire sur lesquels ne cesse de se développer le tourisme de mémoire. Depuis une trentaine d’années, l’Office National des Forêts s’est engagé dans la
transformation des peuplements ayant atteint leur stade de maturité. Le paysage est alors en pleine mouvance avec la disparition progressive des peuplements résineux au profit des feuillus. Cette action s’étalant sur plus d’un siècle montre cette volonté quant à la cicatrisation du territoire.
Dès 2007-2008, François Martig a amorcé le projet Zone rouge sur le thème de la première guerre mondiale, lors de sa résidence au Frac Lorraine. Zone Rouge fait partie intégrante d’un ensemble plus vaste de son travail qui porte sur les modifications du paysage dues à l’histoire, à la politique ou à l’économie. En effet,
Martig veut créer un laboratoire du paysage, un lieu de réflexion qui serait destiné à développer une réflexion théorique et poétique autour de ces paysages détruits et bouleversés suite à une guerre et au sein de laquelle une biodiversité s’est développée.
Suite à la rencontre de la commissaire d’exposition Emilie Roi, ils décidèrent de rendre ce projet plus ambitieux par la réalisation de 6 architectures, qui font totalement écho à la topographie du terrain,
et dans lesquelles 6 commandes de pièces sonores d’artistes internationaux seront diffusées.
Ces abris inédits seront telles des chambres d’écoute où les pièces sonores seront réalisées à partir
d’une réflexion poétique sur cette topographie héritée des conflits de la première guerre mondiale.