« L’ultima bumma » est un récit de vie qui raconte le départ de mes parents de Sicile pour la Lorraine dans les années 50.
Trois temps forts rythment le spectacle : c’est d’abord la Sicile, la Sicile vivante, ensoleillée, celle dont les traditions populaires sont imprégnées de culture littéraire et de conscience politique, celle que mon père m’a transmise – j’ai trois ans lorsque le train parti de Catane arrive enfin en gare de Metz.
C’est ensuite l’émigration, le voyage, l’aventure elle-même, une « épopée des pauvres ».
Et c’est enfin la Lorraine, terre d’accueil et de labeur, et mes souvenirs d’enfance, petite fille d’immigrés bien décidée à réussir et à aller à l’université, défiant mon institutrice bornée, les petites humiliations, la main mise de grandes industries minières sur la vie de ces immigrés si facilement exploitables, le grand bonheur des vacances et du retour au pays chaque été, l’opéra à Nancy où jeune fille, j’emmène mon père écouter Rigoletto qu’il connaît par cœur et reprend à haute voix sous les yeux outrés des spectateurs français…
Ce spectacle a été créé en 2006 et a été joué plus d’une centaine de fois à travers la France, la Belgique et l’Italie. Il existe en version italienne. Il a participé au festival de contes de Chiny, au festival des Allumés du Verbe à Bordeaux, au festival off d’Avignon, aux Arts du Récit en Isère, entre autres.
L’originalité de ce spectacle tient à ce qu’il donne, par une émotion sensible et sans misérabilisme, une voix à ceux qui méritent la reconnaissance de leur culture et de leur dignité.
Il a été entendu par un public nombreux et divers. A chaque fois, des personnes m’ont témoigné à quel point cette histoire les touche, parce qu’elle entre en résonance avec la leur.
Ce spectacle s’adresse à un public adulte (et enfants de plus de 10 ans).
Il a été soutenu par Henri Gougaud, voici ce qu’il en dit :
« Venera Battiato est une bombe tendre. Elle réussit ce prodige, plus d’une heure durant, de faire de nous une famille de paysans siciliens émigrés en Lorraine ouvrière avec bagages, provisions et dans les yeux la vie pointue que rien ne peut désabuser. A elle seule elle est la cour de la maison, la saveur de l’olive, la place du village, le voyage au long cours à travers l’Italie, le chapelet des gares, et Metz, au nord, là-haut, et l’école, l’usine, le père, l’opéra.
Familière, drôle, complice, émouvante et proche, si proche de nos saintes naïvetés, son épopée des pauvres est un de ces moments qu’on n’a pas envie d’oublier. Elle sait changer les mots en lumière, en parfums, en caresses, en musiques ».