Des photos anonymes trouvées au gré d'errances urbaines argentines traversent le continent pour se retrouver un jour à Montréal, sur une table de travail. Deux portraits identifiés au nom d’Etel Mina, pris à intervalle d’une quinzaine d’années, tissent déjà un parcours. Autour de ceux-ci, une démarche de création s’organise réunissant quatre collaboratrices. Le projet cherche à mettre en œuvre une forme plurielle de subjectivités travaillant autour de «l'épaisseur » de l'image.
La fascination première qu’exercent ces deux images abandonnées à elles-mêmes donne lieu par la suite à une investigation plus systématique d'aspects historiques, culturels et affectifs liés au personnage portraituré. À partir de ces points d'ancrage, le travail se réalise en cherchant à multiplier les voix et espaces intériorisés dont Etel Mina est, sans le savoir, la dépositaire.