Dans la seconde moitié du 19e siècle, la tradition orale raconte que des travestis crasseux et déguenillés déambulaient dans les rues le dimanche matin, faisant grand bruit au moyen d’instruments les plus divers, comme par exemple de vieilles casseroles.
La malpropreté des participants fit qualifier ces sorties de « mâssîs-toûrs » (sales tours). Ces manifestations furent évidemment vite défendues et remplacées, vers 1889, par les tours de ville des différentes sociétés masquées. Les « mâssîs-toûrs » actuels n’ont plus rien de sale ; ce sont de joyeuses débandades de travestis qui sortent le lundi et mardi.
Le dimanche voit donc actuellement un grand cortège (« lu toûr du parâde ») composé des sociétés et de leurs suites travesties. Il rassemble bien plus de 2000 participants, mais il est très difficile de chiffrer les hordes innombrables de masques traditionnels. Immédiatement après ce tour débutent les «bânes-corantes» (bandes courantes). Le cortège se disloque et les travestis, dont ces célèbres masques traditionnels, suivant ou non un corps de musique, vont faire participer le public en le taquinant gentiment. Ces « bânes corantes », joyeux désordre généralisé, constituent l’originalité toute particulière du carnaval de rues malmédien, bien distinct en cela de la stricte parade. Cette organisation du dimanche remonte à la fin du 19ème siècle.