Synopsis
Parce qu’il stocke des quantités de bouteilles d’eau à son appartement, un jeune Africain employé au service des eaux de la ville de Paris, est arrêté par la police pour abus de biens sociaux dans le cadre d’une affaire de trafic d’eau publique.
Au cours de son interrogatoire, il déclare avoir expédié plus de 600 tonnes d’eau potable vers son village en Afrique. Ses aveux conduisent la police à le faire interner dans un hôpital psychiatrique.
Note de l’auteur
Un milliard cent millions d’êtres humains, soit un cinquième de la population mondiale, n’a pas accès à l’eau potable. 2, 4 milliards d’individus ne disposent pas de système sanitaire adéquat et au moins 5 millions de décès par an sont causés par des maladies hydriques.
Au Sommet de la Terre tenu en septembre 2002 à Johannesburg, les nations se sont penchées sur les moyens de couvrir les besoins en eau de la planète et de permettre l’accès à l’eau potable d’ici 2015 à la moitié des personnes n’en bénéficiant pas encore.
Ainsi l’année 2003 a été consacrée Année Internationale de l’eau potable et depuis on parle de l’eau comme « bien commun à l’humanité ».
Innocents est une fiction de cinq minutes tournée à Paris en juillet 2002 dans le cadre de mes études en réalisation cinématographique. Par ce court-métrage, je souhaite stimuler la prise de conscience relative au partage de l’eau potable sur la planète. C’est aussi une réflexion sur les inégalités sociales et les croyances, autrefois vecteurs de rassemblement, elles sont aujourd’hui des freins à la vie en communauté et des obstacles majeurs à la paix mondiale.
Tout comme mon personnage j’ai du rassembler et stocker des quantités de bouteilles en plastique au cours des mois précédant la réalisation du film. D’un point de vue artistique, la réalisation du décor de la cave dans laquelle mon personnage stocke ses bouteilles, m’a permis de mettre en place une accumulation, thème que je n’avais jamais abordé auparavant en tant qu’artiste. Par la suite, ces bouteilles ont conférées un caractère caritatif au film. En effet plus de 700 bouchons en plastique ont été remis à l’association Bouchon d’amour créée et parrainée par Jean-Marie Bigard, qui par la vente des bouchons à des entreprises de recyclage finance l’achat de matériel pour handicapés et participe à des actions humanitaires ponctuelles.
Parce qu’il s’agissait de mon premier projet cinématographique, et bien que je n’avais aucun budget pour le réaliser, j’avais tenu à l’époque à constituer des équipes artistique et technique composées majoritairement de professionnels. Des musiciens Caribéens originaire de la Martinique et de Barbade ont composé une musique originale qui offre plus d’authenticité au film. Le chef opérateur s’est appliqué à créer une atmosphère bleutée sur tous les plans comme pour ne jamais perdre le thème de l’eau de vue.
Ainsi un montage en fondu enchaîné oscillant entre temps réel et flash-back entraîne les spectateurs en douceur dans ce drame fantastique ou se mêle rêve et réalité.