Printemps 2019
Sylvaine Hélary, Antonin Rayon, Toma Gouband, Julien Boudart, Arthur Grand, Anne Palomérès et Alexis Forestier.
PRÉSENTATION
Printemps est une œuvre collective. C’est un concert « étendu », conçu pour s’adapter à diverses configurations, associant musique, vidéo, voix et performance live. Il s’y rejoue certainement la vieille tentative d’un art total. La singulière prise de l’espace, la disposition centrale des instruments, le jeu minimal mais décisif des lumières et de l’obscurité, l’usage de la vidéo, l’irruption du texte et du dialogue, les accidents calculés et enfin le déroulement implacablement dramatique de l’ensemble : tout cela doit se comprendre comme une construction rituelle. Printemps ne parle pas de nos expériences, il ne relate pas une expérience, mais il se présente comme une expérience.
Le texte d’Arthur Grand, dont la structure est musicale, est un conte qui « parle de ce qui nous rassemble, et que pourtant nous ne pouvons nommer.» Cette forme naïve permet d’exposer très précisément les choses, avec des mots simples.
« ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire » Wittgenstein
« ce dont on ne peut pas parler, c’est cela qu’il faut dire » Dérida
On y entend également la voix de Xavier Papaïs, dans une conférence sur la magie, et on pourra même repartir avec un tract de Julien Boudart dans la poche.
Ce nom de « printemps » fait référence à plusieurs choses : évidemment, à l’épidémie de soulèvements qui ont éveillé ce XXIème siècle moribond, ouvrant un cycle historique de luttes populaires dont on a vu encore que le début. Plus généralement, il renvoie au désir de hâter le dégel et le renouvellement des forces vitales après une époque de glaciation et de reflux.
Le caractère politique de Printemps ne tient pas tant à un discours tenu sur le cours des choses, qu’à une expérience sensible particulière du cours des choses, et à une certitude: il faut tirer un monde d’entre les ruines.
sylvainehelary.com